Crise de Foi

Publié le par A La Une : Liberté

Pour le "Toc Toc Toc" de Paris Tout Nu, nous sommes allés voir Crise de Foi, de Sophia Aram ...

 

crise de foi


"Ce spectacle peut heurter la sensibilité des personnes plaçant leur foi au-dessus de leur sens de l'humour." Voilà comment débute « Crise de foi » le spectacle de Sophia Aram co-écrit avec son mari, qu’elle vient de reprendre au Palais des glaces début janvier. La comédienne nous invite à pénétrer dans le monde merveilleux des trois grandes religions monothéistes, seule avec un livre sacré sur scène comme témoin.

Au lever de rideau, elle annonce la couleur, se dandinant en burka, avant de danser en nonne puis en juif, grâce à la magie du costume multi-fonction. Car mademoiselle est athée et issue d’une famille d’origine marocaine et de tradition musulmane, c’est en se posant d’emblée comme telle qu’elle touche sans doute un public plus large.

Elle dit ainsi qu’elle « (est) à l’islam ce que ferrero rocher est à la diplomatie et remercie Dieu pour lui avoir donné ce petit truc génial, à savoir, son clitoris. Elle présente ainsi un monde exquis "dans lequel Dieu est le chef de l'homme et l'homme, le chef... de la femme !". Résolument féministe donc, Sophia Aram épingle les religions tant sur les grands mythes fondateurs, que l’on retrouve dans la Bible, le Nouveau Testament ou le Coran, que sur les pratiques qui en découlent pour le peuple des croyants.

Du jardin d’Eden à la multiplication des petits pains, en passant par le buisson ardent de Moïse et les craintes de chacun, Sophie Aram pointe les incohérences et l’utilisation que les hommes ont fait de ces croyances pour justifier leur domination sur les femmes notamment. Les pratiques religieuses et les habitudes de culte ne sont pas en reste : circoncision, virginité avant le mariage, burkas sont l’objet de multiples jeux de mots qui en trahissent que mieux l’absurdité et l’incohérence.

Et chaque religion en prend pour son grade.

 

En somme, Sophia Aram nous parle de toutes ses questions, ses angoisses, ses craintes, concernant Dieux et de toutes les personnes avec qui elle en a parlé et qu’elle a du mal à comprendre : Son copain David amoureux de Marie-Odile, et sa mère, l’incarnation même de la mère juive.

Sa copine Sandrine qui allait au catéchisme et lui donnait sa version de la création.

Finalement, Sophia, elle en conclut que rien ne se serait passé si Adam n’avait pas eu sa première érection.

Pourquoi on entend parler d’elle en ce moment ?

Chroniqueuse et humoriste de France Inter, elle a expliqué à la ministre de l’Apprentissage Nadine Morano, début janvier sur France Inter, qu’elle avait « autant de capacité d’abstraction que Jean-Claude Van Damme », et qu’elle confondait « populaire et vulgaire ». Sur France 5, la ministre a répliqué que ce devait être une comédienne qui n’arrivait pas à vendre des places de spectacles : raté. De plus, la comédienne est bientôt à l’affiche au cinéma.

Quoiqu’il en soit, aujourd’hui, elle traite Nadine Morano de menteuse et demande sa démission du gouvernement, cette dernière ayant affirmé avoir reçu des excuses du patron de France Inter Philippe Val, qui lui dément.

Pourquoi on a aimé :

On lui donnerait le bon dieu sans confession, et pourtant elle s’est attaquée à un sujet sensible, un exercice périlleux politiquement incorrect et s’avère plutôt « gonflée ». Elle danse, chante, dynamique tout le long de son spectacle. Surtout, elle l’actualise en fonction de l’actu : Moïse et son i-pad, revue de journaux comme sources et argument sur scène, et bien sûr une petite référence à Nadine Morano.

Dommage qu’une partie soit un peu à part et qu’elle ne soit pas plus incisive,  et qu’elle joue autant sur des attendus.

En tous les cas, cela reste vraiment un spectacle à voir, c'est au Palais des Glaces, env 20 euros la place. 

Chroniqueuses-Reporter : Fanny Griessmer, Mallorie Lambilliotte

Critique théâtrale pour "Toc Toc Toc" dans l'émission "Paris Tout Nu" sur Radio Campus Paris, 93.9

Publié dans Allez on sort !

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